EDS Chapitre 4: Enchères

Salut,

Exserra dans la place, votre fournisseur officiel d’œuvres originales!

Aujourd’hui, suite de EDS avec le chapitre 4: les enchères du marché aux esclaves sont ouvertes!

J’espère que vous aimerez! Comme dab, lâchez des commentaires pour me dire ce que vous en pensez, c’est ce qui me fait continuer 😉

Enjoy!

Chapitre 4 : Enchères

Nous avions franchi les portes de la ville sans difficultés.

Cela ne devait pas être la première fois qu’Aktur conduisait un convoi jusqu’à ce marché aux esclaves.

Lors de notre passage, le garde positionné à l’entrée ne fit que froncer les sourcils en voyant la petite taille de notre convoi ainsi que notre escorte réduite.

Aktur s’était contenté de le saluer d’un mouvement de tête, et nous étions à présent à l’intérieur.

Sans perdre de temps, Aktur nous fit sortir, moi et Shin, puis nous entraîna vers un des halls faisant face au marché.

Toujours restreint par mes fers, j’avais du mal à maintenir le rythme soutenue de la marche instaurée par Aktur.

Un coup d’œil rapide à Shin m’informa que ça n’avait pas l’air d’être le cas pour lui. Ses pas étaient fluides, le dos bien droit, il semblait glisser sur le sol de pierre blanche avec une certaine élégance.

C’est un bishonen, il a l’air intelligent et en plus, il garde la classe dans ce genre de situation…Je sais que nous sommes tous les deux des esclaves, mais quand même, il y a de quoi être envieux.

Entre les colonnes soutenant le hall de chaque côté, je pouvais apercevoir la cour intérieure du marché. Plusieurs estrades en bois y étaient installées, délimitant une zone en carré traversée par plusieurs allées.

Des gens passaient d’allées en allées, d’estrades en estrades pour observer les biens disponibles à la vente : des hommes et des femmes, mais surtout des hommes.

« Alors, c’est eux ? Ce sont les Invoqués du mois?» dit une voix aiguë.

Mettant fin à ma contemplation, je me tournai en direction de cette voix plutôt agaçante.

Elle provenait d’un petit homme au teint halé, complètement enveloppé dans une toge. Seule sa tête était visible au milieu des plis de son vêtement. Il avait des joues bien rondes, joufflues à souhait, indiquant clairement qu’il ne souffrait pas de la famine.

Malgré l’écart de force entre lui et Aktur, ses yeux brillaient d’une lueur féroce, mêlée à une nuance d’impatience. Sûrement le zèle propre aux marchands d’esclaves me dis-je.

« Oui, ce sont eux. », répondit Aktur.

« Il n’y en a que deux ? Je sais que c’est compliqué avec les quotas, mais quand même ! Si ça continue comme ça, ton patron ne pourra plus assurer sa part du contrat ! »

Je vois, le prototype même du petit chef autoritaire et toujours excité, comme dans notre monde.

« Nous avons rencontré…quelques problèmes. », dit Aktur, le visage fermé, la main droite crispée juste au-dessus du pommeau de son épée.

Le marchand avait dû le remarquer car il reprit plus calmement « Bien, ce sont des choses qui arrivent. Ces deux-là vont être vendus en dernier, après un lot d’esclaves locaux. Emmène-les sur la scène centrale avec les autres. »

Et voilà, Shin et moi étions à présent placés sur l’estrade au centre de la cour, juste derrière une rangée d’autres esclaves, mais qui étaient originaires de ce monde.

Principalement des hommes, et pour la plupart, bien bâtis.

C’est alors que j’entendis Shin tousser à répétitions, donnant l’impression qu’il allait s’étouffer. J’allais lui donner une tape dans le dos, quand je croisai son regard, fixé sur un point à l’autre bout de l’estrade.

C’est là que je la vis…une femme resplendissante qu’un garde venait de pousser sur la scène. Des cheveux noirs, longs et fins, brillants de milles éclats tant ils semblaient capturer la lumière du soleil. Un visage de poupée ponctué par des lèvres roses. Malgré sa taille fine, elle arborait des formes généreuses.

Ses yeux avaient la même couleur et la forme caractéristique de ceux de Shin.

Une Invoquée !

« Nous ne sommes pas les seuls… », murmurai-je.

Je saisis Shin par l’épaule pour lui poser la première question qui m’était venu à l’esprit.

« Tu la con… »

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase, interrompu par les exclamations du marchand.

« Mesdames, messieurs, approchez-vous ! Venez jeter un coup d’œil à notre lot d’esclaves fraîchement débarqués. Regardez-moi cette qualité, ces muscles bien ciselés, c’est du travail d’artiste ça ! C’est parfait comme mercenaire, ou pour travailler dans les carrières ce genre de bestiaux ! Et surtout, surtout, restez pour le clou du spectacle, les 3 invoqués du mois ! »

Le marchand haranguait la foule des passants de son horrible voix fluette, qu’on aurait pu comparer au grincement d’une craie sur un tableau noir. Contre toute attente, il rencontra un franc succès, de plus en de plus de monde venant se presser autour de lui pour admirer la marchandise.

Le marchand passa en revue les esclaves présents, un à un, ajoutant des petits mots pour faire monter les prix. En passant de « Regardez-moi ce profil, cette mâchoire carré ! » à « celui-là a des origines exotiques, il nous vient des îles du Sud !».

A chaque nouvelle déclaration, la foule s’excitait, des bras se levaient un peu partout en annonçant le prix qu’ils étaient prêts à payer.

Cependant, un sentiment de malaise commença à m’envahir. Je ne savais pas si j’étais le seul à l’avoir remarqué, mais quelque chose se tramait.

Parmi la foule se tenaient plusieurs personnes encapuchonnées. Et contrairement à l’excitation ambiante, elles restaient calmes, levant méthodiquement les bras bien haut pour surenchérir.

Lentement mais sûrement, ces personnes gagnaient les enchères sur la plupart des esclaves qui avaient du potentiel. Comprenez ceux qui avaient une bonne carrure, donc un physique de combattant.

Dans la foule, j’aperçus également Aktur, les bras croisés contre sa poitrine, jetant des coups d’œil furtifs emplis de dégoût vers les figures encapuchonnées.

Lui, avait l’air d’avoir compris, mais même si c’était le cas, il restait muet, se souciant peu de notre sort.

Depuis l’attaque du Manticore, ses traits étaient encore plus fermés qu’ils ne l’étaient déjà. Chacune de ses actions semblaient empreintes d’une nouvelle résolution, me faisant me demander ce qu’il s’était passé ce jour-là.

Une soudaine poussée dans le dos me sortit de mes pensées. Moi, Shin et l’Invoquée étions maintenant sur le devant la scène.

« Et voilà notre bouquet final, 2 hommes et une femme, 3 Invoqués ! »  annonça le marchand. La foule se tut alors qu’il continuait son discours, montant en crescendo :

« Pas de poste de mercenaires pour eux !

NON ! Ce serait trop d’honneur !

Pas de travail dans les carrières !

NON ! Leur vie serait trop douce !

NON ! Pour eux, il n’y a que les arènes !

LE SABLE ET LE SANG ! »

Toute la foule reprit ce slogan à l’unisson. Comme déchaînés, les gens hurlaient.

« DU SABLE ET DU SANG ! DU SABLE ET DU SANG ! DU SABLE ET DU SANG ! »

J’étais complètement abasourdi. Mon cerveau se déconnecta sous l’effet de cette déferlante de violence. J’avais l’impression de regarder un film de SF, comme si la scène qui se déroulait ne m’arrivait pas à moi, mais à un autre.

Shin avait l’air tout aussi absent de ce monde que moi, les yeux rivés sur l’Invoquée tremblante de peur, des larmes lui coulant le long des joues.

L’agitation se calma peu à peu, les échos de cette folie passagère allant s’écraser au fond des halls, et des bras commencèrent à se lever.

Étrangement, le ballet de bras tendus dans les airs ne fut pas bien différent de celui qui s’était joué pour les autres esclaves.

Non, tout se déroula exactement de la même façon pour moi et Shin. Les hommes encapuchonnés remportèrent les mises sur nos têtes.

Il y’a définitivement quelque chose de louche, ces personnes se ressemblent trop pour ne pas se connaître.

Puis vint le tour de l’Invoquée.

Les enchères prirent une autre tournure, les bras se levant plus frénétiquement que jamais.

Il faut croire que quel que soit le monde, cette fille correspond au fantasme de tous les hommes…

Ce n’était pas dans l’arène qu’elle rencontrerait sa fin, mais peut être d’une façon bien pire pour une femme, me dis-je à moi-même alors que les yeux de Shin semblaient vouloir sortir de leurs orbites.

Je ne fus presque pas surpris de voir que les encapuchonnés ne raflèrent pas la mise cette fois-ci.

Un homme s’avança. Et sa tunique d’un blanc immaculé ornementée de broderies cousues au fil d’or laissait fort à parier qu’il s’agissait d’un noble.

Comment fait-il pour rester si propre dans ces terres désertiques !? Alors que les nuages de poussière semblent se jeter au visage des gens ! Et dans mon cas, surtout dans les yeux !!! Je commence à croire que ma chance est restée bloquée dans le monde précédent…

« 100 pièces d’or » s’exclama-t-il, soit 10 fois le prix que nous avions coûté aux encapuchonnés.

Et apparemment, 10 pièces d’or était déjà une somme conséquente, réservée à l’achat des bien les plus précieux comme les Invoqués.

« Mes amis, les enchères sont terminées ! N’hésitez pas à revenir le mois prochain pour tenter d’acquérir les plus belles pièces du royaume ! »

Shin tomba à genoux alors que l’Invoquée se faisait conduire hors de l’estrade, vers son nouveau propriétaire.

Je crus entendre un nom sortir de ses lèvres tremblantes, à peine un murmure.

« Kaori… »

 

Note de l’Auteur :

Ce cliffhanger ma gueule !

Qu’arrivera t-il à nos héros? Et à cet Invoquée?

Copyright © Exserra Traduction 2016

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6 réflexions sur “EDS Chapitre 4: Enchères

  1. Bon comme d’habitude merci pour le chapitre 🙂 Aller monde théoricien en herbe [on] pour moi Kaori n’est autre que la sœur de Shin maintenant va t’il essayer de la sauver surement^^, et comme je m’en douté depuis que les encapuchonnés sont les « recruteurs / acheteurs » des arènes. Sur ce je vais médité sur le terme clifhanger en Français 😉

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