EDS Chapitre 1: Le Convoi

Salut à tous,

Premier chapitre, de ce qui j’en crois le sondage s’appellera EDS: l’Empire des Sept.

Comme je l’ai dis dans les commentaires, je vous laisse jusqu’à ce soir pour clôturer les votes 😮

Et je ne serai pas contre un nouveau vote dans le futur (après plusieurs chapitres) pour ce qui convient le mieux.

Donc, je préviens:

Il y’a surement pas mal de fautes, et peut être certaines explications qui nécessitent d’être retravaillées…mais j’espère que vous apprécierez quand même.

Enjoy!

Rappel: texte en italique = pensées

Chapitre 1: Le Convoi

Cela faisait déjà plusieurs heures que le convoi avait quitté la demeure du marchand d’esclaves.

Le paysage défilait lentement sans vraiment changer. A perte de vue, s’étendait une terre rouge, craquelée par endroits sous la chaleur intense du soleil. Quelques arbustes rachitiques, au bois sec, étaient dispersés de çà et là, une petite touffe de vert poussant à leurs pieds. Au loin, la terre rouge laissait place à des dunes de sable, et je le soupçonnais, à une chaleur encore plus accablante.

La route que nous empruntions semblait sans fin. Enfin, du peu que je pouvais en apercevoir. Je me situais en bout de convoi, dans le dernier wagon.

Convoi qui n’était en réalité constitué que de 3 wagons tractés par un genre de Rhinocéros à poils longs. La vue de cette bête m’avait légèrement surpris, comment faisait-elle pour ne pas mourir de chaud?

Et bien, je me dis qu’une partie de la réponse résidait sûrement dans ses poils mystérieux. Ils étaient en perpétuel mouvement, comme habités par le vent. Or, il n’y avait pas eu une brise depuis notre départ!

Toute la nature était contre nous, pas de vent, ni d’ombre, si ce n’était celle fournie par le toit de mon wagon…ou devrais-je dire, ma cage en fer, qui s’était transformé au cours du voyage en four ambulant.

Mon seul réconfort: je n’étais pas le seul dans cette galère. Chaque « cage-wagon » était occupé par un esclave, plus un conducteur pour le wagon de tête.

Je supposais que nous n’étions qu’un par cellule dans le but de nous casser le moral, nous priver de contact humain et empêcher un quelconque début de révolte. Et cela marchait plutôt bien, puisque comme moi, les autres murmuraient des paroles inaudibles, la tête baissée vers leurs mains ensanglantées par le cisaillement des fers.

Je ressassais tous les événements de la journée, les rejouant en continue dans mon esprit, comme un disque rayé.

J’en avais tiré plusieurs conclusions:

1- J’étais dans un autre monde…pas vraiment de doute sur sujet là.

2- C’était un monde dur et impitoyable.

3- Un monde d’épées…et probablement de magie. Pourquoi? Le marchand d’esclaves avait parlé d’âme et d’invocation. Il fallait rajouter à cela les poils de ce rhinocéros qui se comportaient de façon vraiment anormales pour des poils. Et aussi, mon sentiment profond que la magie existait, peut être causé par mes nombreuses lectures de light novel.

Mais l’argument le plus important restait le discours du marchand d’esclaves, parlant des personnes invoquées comme supérieures à la normale, plus fortes, plus résistantes, les esclaves parfaits…

Il m’a même frapper en guise de test!

Et le résultat s’était avéré probant. Je n’avais pas ressenti de douleur, du moins pas plus que le ressenti d’une claque, pour un coup qui aurait clairement dû me déboîter la mâchoire.

Il faut que j’en apprenne plus!

Soudainement, le cahotement régulier du wagon s’arrêta, me sortant de ma rêverie.

Je relevai la tête pour m’apercevoir que la nuit tombait, le soleil disparaissant progressivement derrière les dunes.

Je vis Aktur, et les deux autres hommes qui constituaient la seule escorte du convoi, s’approcher des wagons un à un. Les deux hommes avaient l’air aussi mal en point que nous, ayant marchés au côté des wagons toute la journée. Seul Aktur était sur le wagon de tête, aux commandes de notre modeste caravane.

Lorsque vint mon tour, je compris qu’il s’agissait de la distribution des rations pour le repas du soir. Aktur déposa une coupe remplie d’eau et une galette de farine sur le sol de ma cage.

Son visage était neutre, aucune émotion n’apparent à la surface. Ni compassion, ni haine ne venait perturbait la mince ligne formée par ses lèvres fermées. L’aura qui se dégageait de lui était celle d’un guerrier. Un guerrier qui se contentait de faire son travail, qu’il lui fasse commettre des atrocités ou pas. Mais après tout, ces atrocités étaient peut être le lot quotidien de tous ceux qui vivaient dans ce monde.

Sur le point de partir, je l’interpellai.

« Où n-n-nou… »

La gorge desséchée, ma voix était rauque, produisant l’effet d’un papyrus que l’on froisserait.

Je bus rapidement à la coupe, de peur qu’Aktur s’en aille avant d’avoir poser ma question.

« Où nous conduis-tu? »

Il se retourna vers moi, le regard lourd.

« Peu importe où tu iras, c’est la mort que tu trouveras. Que ce soit au fond d’une carrière ou sur le sable d’une arène. »

« Les arènes… »

Est-ce vraiment comme à l’époque des gladiateurs?
Rassemblant mes forces, je me relevai dans un concert de bruits de chaînes, saisissant les barreaux de ma cage à deux mains.

« Je peux survire dans les arènes! Les guerriers victorieux ne sont-ils pas libérés!? »

Le froncement de ses sourcils trahissant une légère surprise, il répondit.

« Si, c’est le cas. Au bout de 100 victoires… », sa voix se fit plus grave lorsqu’il ajouta « Ne te fais pas d’illusion, ils font en sorte que les Invoqués comme toi meurent avant les 100 victoires. »
Je me laissai retomber sur le sol de ma cage, le coup au moral asséner par les derniers mots d’Aktur me coupant toute envie de manger. Je m’allongeai sans toucher aux galettes, maudissant ce monde et mon ignorance, me raccrochant au faible espoir que représentaient mes nouvelles capacités physiques. Jusqu’à ce que je finisse par m’endormir d’épuisement.

◇◆◆

Un homme se tenait dos au soleil levant. Dans la positon de « superman »: mains sur les hanches, le torse bombé et le menton relevé. Il ne manquait plus que la cape flottant au vent pour compléter le tableau…

Un rêve…

Quelqu’un d’autre apparut à ses côtés, puis une deuxième silhouette se dessina et encore une autre et ainsi de suite, si bien que le soleil fut complètement masqué.

Tous hochèrent de la tête en direction de l’homme, donnant une étrange impression de familiarité, comme s’ils se connaissaient tous.

…je suis en train de rêver…

L’homme se pencha vers moi, et je tendis la main pour saisir la sienne dans l’espoir qu’il me sauve.

Mais le sol s’effondra sous mes pieds et je ne pus qu’entendre que quelques mots alors que je tombais dans le vide.

« N’abandonnes pas, un…jour…tu seras……. »

Puis vint la chute. Une chute à travers un puits d’obscurité.

…c’est plutôt un cauchemar.

Peu à peu, du blanc apparut, comme de la javel renversée sur un tricot noir, la tâche s’élargit de plus en plus. Le mélange des couleurs m’hypnotisa, blanc sur noir et noir sur blanc, et je fus pris de vertige.

D’un coup, j’atterris au sol.

Mon cœur semblait vouloir sortir de ma poitrine alors que le reste de mon corps était de plomb. Je n’étais qu’un poids mort que l’on transportait…

Je revis la scène du matin!

Le marchand d’esclaves, une main dans le dos qui me poussait et l’autre sur un cimeterre de bronze posté à sa hanche, était plongé dans le même monologue.

« Tu vois gamin, les gens comme toi, ceux qui viennent d’un autre monde. Des fois, leurs âmes ne tiennent pas le coup et ce sont de vrais loques. Impossible à vendre, de la marchandise défaillante comme je disais. Mais s’ils sont assez fort, et bien, leur constitution fait qu’ils sont plus forts, plus résistants que l’homme moyen, de parfaits esclaves, des bêtes de somme qu’on tue à la tâche dans les carrières ou autre, tu vois? »

C’est là que je me suis évanouis… C’est donc là que le rêve prend fin.

Je me sentis perdre connaissance progressivement. Plus d’image, plus de…

J’entends toujours ce qu’il me raconte, comme si mon cerveau avait continué d’enregistrer la conversation alors que j’étais inconscient.

« Les invoqués. Ce n’est pas très original, mais c’est comme cela qu’on vous a baptisé. Tu vois, à l’époque, vous étiez plutôt bien traités. Après tout, les Invoqués sont des êtres exceptionnels, étant appelés à renverser le Roi Démon.

Enfin, ce temps là est révolu puisque le Roi Démon n’est plus de ce monde. Plus de privilèges pour vous dans l’Empire des Sept! Ce sont les gars comme moi qui bâtissent l’avenir à présent!

Assez parler d’histoire, je suis sûr que tu préférais qu’on en revienne à ton cas, hin? »

Il me secoua et tout porte à croire qu’il prit mon mouvement de tête, qu’il avait lui même provoqué, comme une invitation à continuer son discours.

« Tu vois, depuis les premiers Invoqués, les plus grands mages du pays ont tenté d’expliquer vos capacités hors normes. Et les premières hypothèses prirent forme à partir des témoignages recueillis chez les Invoqués.

Le premier étant celui-ci: il n’y a pas de magie dans votre monde.

De là, un grand concept fut établie. Les gens de notre monde seraient assistés par la magie, nos corps en ayant besoin pour fonctionner puisque nous baignons dans le mana: la magie ambiante de notre monde depuis notre naissance.

Les Invoqués ont comparé cela à la gravité et aux voyages dans l’espace. Fable ridicule si tu me permets d’en juger, seuls les dieux peuvent se rendre dans l’espace!

Bref, nos muscles, notre vue, notre cerveau, tout notre notre corps ne se développerait pas complètement ou pas à son plein potentiel, car chacun de nos mouvements, chacun de nos sens sont aidés par la magie. Une fois de plus, pour reprendre les paroles des Invoqués, c’est comme les muscles des astronautes qui faiblissent en absence de gravité.

Et ça gamin, cela fait de vous des surhommes à nos yeux, capables de démontrer une force physique et une rapidité impressionnantes. L’incarnation du guerrier dans toute sa splendeur…

Cela dit, il semble que vous ayez des difficultés avec la magie, comme si votre corps était perméable au mana ou le rejetait complètement. Encore heureux, on aurait du mal à vous maîtriser sans ce petit avantage.

Mais tu sais, la grande révolution que vous avez apporté, reste la théorie des Âmes. Après tout comment pouvons-nous nous comprendre mutuellement alors que nous sommes de mondes différents?

Nous pensons que les âmes sont composés d’un noyau dur contenant toutes les informations essentielles comme la personnalité. Mais le langage serait sur une couche externe, et l’âme serait capable de s’adapter à son environnement, de moduler ces couches d’information externe pour survivre. Ce doit être ce qui se passe lors de votre invocation.

Imagine! Imagine ce que l’on pourrait faire si on pouvait réécrire nous mêmes les fragments d’âme! Mais de telles études sont dangereuses, et coûteuses…en vies humaines.

Tu te demandes comment j’en sais autant, hin? Et bien, il faut se cultiver quand on est amené à s’élever dans la société comme moi… HAHAHA. »

Son rire résonna dans mon crâne comme un orgue dans une cathédrale.

« Quoi, ça te la coupe? »

« Eh! Oh! Oh! »

Une fois de plus, je ressentis la désagréable sensation de plusieurs gifles prodiguées sur mon visage.

Puis le froid m’envahit, me glaçant les os en m’arrachant un cri de douleur.

◇◆◆

Je me réveillai tremblant et transi par le froid, ma cage faisant maintenant office de congélateur plutôt que de four.

Mes muscles étaient endoloris et noués. J’étirai les bras et les jambes pour les décontracter, tout en assimilant le fait que la météo de ce monde suivait les mêmes lois que le notre.

Dans les terres désertiques, les journées étaient aussi chaudes que les nuits étaient froides, pouvant passer de 50 degrés à des valeurs négatives (en dessous de zéro).
Le tonnerre me sortit de mes pensées. Une pluie battante martelait le sol, transformant la terre rouge en boue cramoisie.

Une bonne nouvelle pour les êtres vivants du coin me dis-je.

Sauf pour moi!

La perspective d’être mouillé par un temps si froid me semblait être une nouvelle forme de torture imaginée par ce monde pour me nuire.

Deuxième coup de tonnerre.

Mais celui-ci avait quelque chose de différent. On aurait dit que 2 bruits se superposaient l’un sur l’autre.

Je jetai un coup d’œil en direction du wagon de tête.

Une ombre passa à travers le rideau de pluie…

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17 réflexions sur “EDS Chapitre 1: Le Convoi

  1. « l’empires des sept » me fait penser a « les sept royaumes » une série de roman

    sinon j’aime beaucoup la direction de ton oeuvre j’ai hâte de lire la suite

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