EDS Chapitre 7: Le Duché du Traître

Salut à tous,

Exserra dans la place pour le nouveau chapitre d’EDS! Et oui, c’est mercredi!

Le message sera court et le même que d’habitude! Un max de coms, ça me donne du courage.

Oh fait, j’ai réussi à faire un chapitre de 2000 mots c’est la fête! c’est très dur pour moi comparé à notre ami Neito lol

Anayway, enjoy mes petites brebis somnambules!

Chapitre 7 : Le Duché du Traître

La rosée du matin s’était lentement déposée sur mon corps au fil des heures. Je me réveillai avec un frisson, mon pagne trempé par l’humidité.

Heureusement, il ne me suffit que de faire quelques pas pour sortir des sous-bois ombragés et réchauffer mon corps au soleil.

Liam et Shin étaient déjà levés, tous deux étaient assis au bord de la route sur une vieille souche d’arbre.

« Nous ne sommes plus qu’à une demi-journée de marche du Duché du Traître. » dit Liam, la mine sombre.

Ses traits étaient tirés, et la nuit avait eu l’air d’être mouvementée pour lui.

Peut-être un cauchemar….

Je n’eus même pas le plaisir de pouvoir les rejoindre sur cette souche qui avait l’air confortable.

Les soldats du convoi étaient déjà en position, l’escorte du carrosse en tête, pendant que les autres s’occupaient de réveiller et d’aligner les derniers retardataires.

Et sans perdre plus de temps, nous nous remîmes en route.

La marche était relativement moins pénible dans l’Empire des Sept, l’herbe fraîche sous nos pieds restait plus agréable que les grains de sable chauffés par le soleil du désert.

Néanmoins, l’effort à fournir était tout aussi soutenu. Nos fers, bien que nous foulions à présent un sol moins hostile, entravaient toujours nos mouvements, et le rythme imposé par le carrosse ne faiblissait pas.

Peu après midi, nous attaquions la dernière pente du parcours, au-delà de laquelle se trouvait la vallée hébergeant les descendants du Traître.

Un dernier effort me dis-je.

A force de marche et de convoi, j’avais développé une technique pour me faciliter le voyage et apaiser mon âme. Je faisais le vide dans mon esprit !
C’est bête à dire, mais le secret pour survivre mentalement et physiquement à ces marches forcées était tout simplement de faire le vide, de ne penser à rien.

Au début, j’avais essayé l’inverse, penser à tout et n’importe quoi. Mais inéluctablement, mes pensées dérivaient vers mon ancien monde ou pire encore, sur ce que nous réservait l’avenir, et ma souffrance ne faisait alors qu’empirer.

Puis un jour, je fixai bêtement un point fixe entre mes pieds, l’échine du dos courbée, et le vide se fit d’un coup dans ma tête.

Mon esprit quitta mon corps, comme une maison que les habitants auraient déserté, une coquille vide. Et le soir arriva sans que je ne m’en rende compte, mes pieds et mes jambes ayant fait tout le travail pour moi, un genre de pilotage automatique.

Ce jour-là, juste après avoir quitté Ktoub, un souvenir de cours de biologie resurgit soudainement de ma mémoire.

En cours le prof nous avait montré une vidéo sur la locomotion, mettant en évidence son caractère automatique. En gros une fois acquise, la marche reste imprimée dans nos circuits. Dans la vidéo, on voyait des chiens et des chats paralysés des pattes arrières. Ils étaient placés sur un tapis roulant, une cage de fer maintenant les membres paralysés à la même hauteur que les membres fonctionnels.

Et par simple stimulation mécanique, le tapis de course une fois activé, les animaux se mettaient à marcher, les pattes paralysées reprenant leur boulot comme si de rien n’était, entraînées par le mouvement du tapis. En résumé, une fois la machine lancée, il n’y a plus besoin de la contrôler.

Bref, perdu dans mes pensées comme je l’étais, je fus surpris de rentrer en collision avec les esclaves me précédant. Apparemment, il y avait eu un accident et le convoi s’était arrêté.

Je me mis sur la pointe des pieds pour observer le pourquoi de toute cette agitation. Et il s’était avéré que la roue arrière droite du carrosse s’était prise dans un trou…

Ça lui apprendra à vouloir aller si vite ! Bien fait pour lui!

« Arf, tu peux être sûr que les soldats vont pas bouger le petit doigt pour leur seigneurie. Non, ils vont nous faire pousser à nous pour le sortir de ce guêpier. » proclama Liam.

Ah, je ne l’avais pas vu comme ça…mais ça serait vraiment pas étonnant !

« Vous deux, là ! » nous désigna un soldat. « Puisque vous avez l’énergie pour parler, venez aider sa seigneurie. »

Je m’apprêtai à plaider ma cause d’un « mais je n’ai pas parlé moi euh» mais les sons moururent sur mes lèvres.

A quoi bon ? Autant venir en aide à Liam.

Sans rechigner, je me déplaçai en direction du carrosse. Chacun de nous attrapa une partie de l’énorme roue en bois verni, Liam l’avant et moi l’arrière.

« A trois » dit Liam.

« 1 » (moi)

« 2 » (Liam)

« 3 » (ensemble)

Je soulevai la roue en soufflant pour me donner plus de force. Lentement, la roue se délogea du trou, il ne restait plus qu’à pousser légèrement le véhicule pour qu’il ne retombe pas dedans. D’une impulsion, le carrosse avança juste assez pour être sorti d’affaire. Alors que nous reposions doucement notre charge, je jetai un regard satisfait vers Liam, notre devoir accompli.

Liam me sourit à pleines dents, indiquant d’un coup de menton la position de ses mains.

Elles étaient juste au-dessus de la roue mais ne la tenait pas du tout…

« Bien joué »dit-il d’un air malicieux, « il semble que l’air frais des bois et les os de lapin t’aient redonné des forces, cher Invoqué. »

Je rentrai dans les rangs, prêt à reprendre la route, assailli par un mélange étrange d’émotions. Le choc devant ce que je venais d’accomplir, moi gringalet de 17 ans soulevant un carrosse, et la réalisation de que cela représentait : un espoir de survivre à ce monde impitoyable.

Une heure plus tard, je fus choqué et surpris pour la deuxième fois de la journée.

Arrivés au sommet de la pente, nous avions une vue imprenable sur toute la vallée en contrebas, le Duché du Traître.

« Le Duché du Traître ressemble plus à un petit bout de paradis qu’à une terre maudite… » dis-je à voix haute, ne pouvant retenir mon émerveillement.

Sur un promontoire au centre de la vallée se tenait une ville fortifiée.

Elle était divisait par trois murs d’enceinte compartimentant les différents secteurs de la ville. Au centre, dans le cercle le plus intérieur mais aussi le point le plus haut du promontoire, soit à peu près 50 mètres de hauteur, se dressait un château.

Aux quatre coins, des tours de garde d’une vingtaine de mètres surplombaient la cité, reliées entre elles par des chemins de ronde aux murs épais et crénelés. Et bien que l’architecture soit grossière, puisqu’on pouvait facilement la découper en plusieurs gros blocs, il se dégageait une certaine majesté de ce château entièrement construit en pierre blanche.

Les rayons du soleil venaient jouer sur les murs immaculés du palais pour éclairer la ville entière. Seul les toits en ardoise bleu foncé venaient rehausser un peu le ton de l’édifice. Avec cette nuance, il arrivait à être plutôt agréable à regarder, bien que clairement conçu pour résister à un siège.

La zone délimitée par le deuxième mur d’enceinte avait l’air d’être réservé aux nobles, ou du moins, aux personnes ayant assez d’argent pour s’offrir les maisons à étages et balcons qui s’y trouvaient.

La troisième constituait sans aucun doute les quartiers populaires. Les maisons étaient basses, simplement à taille humaine et les toits en chaumes. Les rues étaient de terre ou de boue la où les gens déversaient leurs seaux d’eau usée, contrairement à celles pavées des quartiers supérieurs.

Toutes sauf une, la grande rue qui menait du palais à l’entrée de la ville était pavée sur toute sa longueur, dans les trois secteurs différents et ce jusqu’aux portes de la cité. La sortie ou l’entrée n’était d’ailleurs possible qu’en empruntant le pont levis permettant de franchir les douves qui faisaient le tour de la ville.

Sur la gauche de la cité, les douves se rejoignaient en un canal, qui s’écoulait vers l’Est. Plus les eaux s’éloignaient de la ville, plus le canal s’élargissait, devenant ruisseau puis rivière, jusqu’à ce qu’elles se jettent dans un grand lac à quelques kilomètres de là.

Plusieurs petits cours d’eaux avait été créé en dérivant l’eau du canal, ceux-ci venaient alimenter les champs de blés faisant face aux murs de la cité.

« Et encore, » dit Liam « Tu n’en vois que la moitié…tu te souviens de ce que je t’ai dit dans la légende ? »

« Les grandes lignes, le Roi Démon, la coalition humaine, le traître et sa descendance… » répondis-je.

Je sentis que ce n’était pas exactement ce que Liam voulait entendre, mais je ne pus en rajouter d’avantage, coupé dans mon élan par une voix restée muette depuis bien longtemps.

« Le Duché d’Alianor était le plus riche… » annonça Shin.

Je vois qu’il est toujours motivé lorsqu’il s’agit de chercher des réponses aux questions.

« Exact » continua Liam, « Bien que ce soit le plus petit Duché du Royaume, c’est aussi le plus riche en ressources, que ce soit la qualité de la terre, de l’eau, du soleil, et sa position géographique. Regarde-moi cet endroit, cette vallée est un véritable joyau enchâssé dans un écrin de collines.

Il y’ a tout ce qu’il faut pour résister à un siège, points d’eau, forêts et les ennemis ne peuvent emprunter qu’une route pour pénétrer dans la vallée, celle que nous avons nous même prises.

Alors oui, mes amis, il est facile de les cloisonner, de les enfermer en bloquant cette route. Mais les habitants ne s’en rendraient même pas compte tant ils ne manqueraient de rien avec tout ce que cette terre leur donne en abondance—»

« Ils pourraient être assiégés » intervint Shin, «  mais tu as raison, qui prendrait le risque de perdre des années de siège inutiles sans garantie de pouvoir s’emparer de la forteresse. Les greniers du château doivent regorger de nourriture…et à quoi bon conquérir une terre si luxuriante si l’on doit brûler champs et forêts pour mettre la main dessus. »

Tout ce qui venait d’être dit semblait logique et je comprenais mieux la position avantageuse de cette ville, mais les hommes, quel que soit le monde, n’ont pas toujours suivi la même logique.

Je suis sûr qu’un salaud pourrait mettre à feu et à sang ce havre de paix juste pour le plaisir de tuer et piller, sans se soucier de ne laisser que ruines et destruction après son passage. Il y’a eu de nombreux exemples dans notre monde pour le prouver.

« Tu as tout fait raison Shin, je vois que le concept de stratégie ne t’est pas étranger. Tu m’impressionnes, il m’a fallu plusieurs années en tant que marin pour comprendre le jeu des royaumes ou la stratégie. »

Shin resta silencieux, un sentiment d’incompréhension visible dans ses yeux, tout comme dans les miens.

Ce genre d’éducation était chose commune chez nous, tout le monde apprenait l’histoire et la géographie de son pays, souvent construit sur de grandes guerres. Donc, ce n’était pas particulièrement impressionnant de savoir de telles choses.

Enfin, sauf pour moi, j’aurais peut-être dû plus écouter en cours au lieu de lire des novels camouflées dans mes livres scolaires…

« En fait, » reprit Liam, «  Ce que nous voyons à présent n’est qu’une partie de l’ancien Duché d’Alianor. Deux autres villes, se situant à l’Est et à l’Ouest du cercle de colline délimitant la vallée, appartiennent désormais aux deux Duchés voisins. Par décret de l’Empereur, elles ont été confisquées. Seule cet endroit a été légué aux descendants du Traître. Isolés de tous, ils ne peuvent plus faire de mal à personne, ni corrompre les innocents. »

« Tu en sais beaucoup Liam. » remarquai-je.

« Les légendes, comme les marins, parcourent le monde. » répondit-il avec un sourire éblouissant, un sourire capable de faire oublier les heures sombres qui nous attendaient.

« Pour l’heure mes amis, voyons ce que nous réserve ces terres maudites aux allures de paradis, en route pour Aquita ! » déclara Liam.

Alors c’est le nom de cette ville…la seule appartenant encore au Duché du Traître…je suppose que ça en fait la capitale ?

Sur ces bonnes paroles, nous reprîmes la route en pressant un peu le pas. Le carrosse et le reste du convoi nous avaient légèrement distancés alors que nous étions perdus dans notre contemplation de la vallée.

 

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Note de l’Auteur:

Enfin, le héros et ses nouveaux compagnons arrivent à destination!

Désolé pour le manque d’action mais je préfère bien décrire le monde et les endroits pour que tout soit bien fait.

L’action devrait reprendre bientôt dans les futurs chapitres 😉

Copyright © Exserra Traduction 2016

6 réflexions sur “EDS Chapitre 7: Le Duché du Traître

  1. Merci pour ce chapitre, j’aime vraiment la description, on a l’impression de la voir devant nous ^^. J’ai hâte de voir ce qui va arriver aux héros. Je les verrai bien en esclaves sexuels (oups, mon coté pervers qui ressort ^^)

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